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18 janvier 2008 5 18 /01 /janvier /2008 15:50

  Il entra dans ce sanctuaire
poussé par une force invisible
mu par un désir d'opiniâtreté
engendré par un désir secret et ardent
de connaître, enfin,
le fond de cette vérité.
Il s'attendait à voir, à trouver
des choses merveilleuses,
fantastiques, irréelles,
comme fantasmagoriques,
mais rien de tout cela.
Il s'imagina
a retrouver des visions,
des lumières intenses,
des fluides d'énergies cosmiques,
placentaires filigranés d'or,
des êtres translucides
se déplaçant dans les airs,
en laissant traîner derrière leurs passages
des bribes d'évanescences,
qui lui aurait traversé le corps
en lui montrant,
lui racontant
tous les secrets de la vie,
de la mort,
de l'amour.
Mais seul,
trônait au milieu
de la pièce,
un lit !
Ce sanctuaire
n'était autre qu'une chambre
dénuée d'artifices.
Un lit sommaire,
un matelas de qualité
et des pétales de fleurs
comme tapis de sol.
Etrange arène
où les combats
ne sont qu'étreintes d'amours,
de passions,
de frénésies des sens,
de tristesse et de frustrations mêlées.
Alors il s'allongea sur ce lit.
La fluorescence des murs
donnait à ce lieu,
l'impression d'un ailleurs.
Il se laissa aller,
se retrouva nu,
et sa peau parcourue de frissons.
Comme ligoté mais sans attaches,
son corps restait muet
aux ordres des mouvements.
Seules ses paupières clignèrent,
et, curieusement,
il se sentit léger,
si léger
qu'il avait l'impression
de flotter dans les airs.
Ce qu'il faisait réellement, d'ailleurs !
Attaché comme à une croix,
il se représentait la scène
d'un Christ crucifié.
Son sexe mou reposait sur ses couilles.
Puis, il sentit un faible courant d'air,
frémissement de la peau,
poils qui se lèvent,
et une douce sensation de bien-être
l'envahit.
Et là,
il sentit une présence,
une chose.
Pareille à des mains,
une force glaciale
étreignit ses chevilles
et les écarta brusquement.
L'image du Christ s'effaça
pour laisser place
à celle de l'esclave
menotté sur la croix de St André.
Il résista de toutes ses forces,
mais cette chose était la plus forte,
plus puissante.
Il ne pu résister longtemps
et sentit glisser le long de ses jambes
quelque chose de grand.
Rien n'était vraiment précis.
Ils étaient peut-être des milliers
regroupés en un seul être.
C'était comme des petits tentacules
qui grouillaient entre ses cuisses.
Doucement, cela se rapprochait
de son cul.
Il se fit tripoter, malaxer,
lécher, englué d'un liquide inodore
froid et gluant.
Puis, il sentit son cul s'ouvrir,
cette chose rentrait en lui.
Il voulu crier
mais aucuns sons ne sorti.
Son trou s'ouvrait
en laissant entrer
cet être.
La douleur fit place à une douce sensation
de chaleur.
Il ne ressentait plus rien sur sa peau,
plus de picotements,
plus de léchages,
de tripotages.
Seul, cet espèce de gel gluant
lui recouvrait le corps.
Par contre, tout se passait maintenant
à l'intérieur de son corps.
Il irradiait maintenant de l'intérieur.
Son corps vibrait,
ses muqueuses frissonnaient,
cette chose était maintenant
entièrement en lui.
Dans son cul, ses intestins,
son ventre, ses veines,
ses jambes, ses bras,
son sexe, son coeur, sa tête.
Et de tous ses orifices,
nez, oreilles, cul, sexe, bouche
jaillissait une lumière chaude et douce.
Sa queue avait gonflé
une érection proéminente,
mais tous ses muscles étaient bandés,
comme tétanisés.
Il n'avait plus la maîtrise de son corps,
pourtant il sentait le froid du gel
qui l'entourait.
Cette chaleur étrange dans son corps
accompagnés par tous ces picotements.
Il se sentait bien,
bizarrement bien.
C'était comme être enfermé
dans un immense aquarium
rempli de milles pattes
qui couraient sur sa peau.
Il aurait voulu que ça dure encore
des heures et des heures.
Puis, il vit le plafond tourner,
pivoter sur lui-même.
Il bougeait dans l'espace
sans s'en rendre compte,
il tourna, tourna, tourna,
a ne plus savoir
où il était,
qui il était.
Enfin, il redescendit sur le lit.
Il ne bougea pas,
ne fit plus aucuns mouvements.
Vidé de son énergie,
de son essence vitale,
il regarda son corps,
son squelette gisant sur le lit.
Il était devenu un
avec cette anti-matière.
Ils étaient des milliards en un seul.

Dans ce long moment d'extase,
il avait tout compris,
tout vu, tout appris,
éludé tous les secrets de l'univers,
mais maintenant il n'en avait que cure,
il lui fallait juste maintenant
qu'ils se reposent un peu.
Et se repaître d'un autre corps.

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commentaires

D
au risque de me répéter, ça sent le vécu ......... en tout cas,la lecture de ce très beau texte m'a complètement remué, et surtout m'a fait revivre des moments intenses de ma vie, avec des échanges consentis ou non.<br /> bisous<br /> dom
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