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8 février 2008 5 08 /02 /février /2008 18:15

C’est le matin,
Très tôt dans le matin.
Des cartons poussiéreux
Jonchent le parvis de l’église et de ses portes.
Enveloppés dans des couvertures mitées
Des hommes crasseux
Sont entassés les uns sur les autres,
Ils dorment dans la poussière et le froid.
Nous sommes dimanche,
Le prêtre détourne son regard
Et passe par la petite porte en bois du derrière.
Sept heures du matin,
La messe est dans une heure,
Et les clochards ne se seront pas levés.
Ils bloquent l’entrée,
Et la messe ne pourra se faire.
Agenouillé devant son autel
Le prêtre prie,
Mais son seigneur cloué sur la croix
Souffre lui aussi.
Peut-être qu’un autre clou lui ferait plaisir,
Mais le prêtre ne peut le savoir,
Egoïste dans sa prière,
Il n’entend que son murmure
Qui se répercute de mur en murs.
Voila trente minutes qu’il prie,
Et le soleil entame sa course dans le ciel.
Puis le prêtre se lève,
Secoue ses jambes engourdies
Frotte ses genoux
Et ouvre les portes.
Ö miracle, elles se sont ouvertes !
Mais les clodos sont toujours là !
Les cloches automatiques
Entament leurs carillons
Et déjà sur le seuil,
Le prêtre effrayé regarde
Ses sœurs venir.
Alors le prêtre secoue un clochard
Qui, gêné par ses secousses,
Lève un œil embué de fatigue,
Grogne un instant puis jure.
Mais le prêtre en a assez,
Alors il lève sa robe,
Et « rangers » aux pieds
Tape de toutes ses forces
Comme un footballeur brutal
Tapant dans un ballon
Pour marquer son but
Les vieilles regardent effarées l’acte du prêtre
Et commencent leurs jacassements.
A coups de bottes,
A coups de matraques,
Les clochards dégoulinent le long des marches,
Atterrissent violement aux pieds des vieilles
Qui s’écartent en détournant leurs regards honteux.
A chaque pilier de l’entrée,
Un ou deux clochards se blottissent
Et continuent leur somme.
Maintenant plus personne ne viendra les déranger.
Alors le prêtre se retire
Essuie de son écharpe mauve
Le rouge sur le marbre,
Et marche en grand seigneur vers la chaire qui l’attend.
L’église se remplie par vagues ridées.
Puis les portes se referment,
L’église est pleine,
Pleine de chuchotis,
De mauvaises langues,
Et de perfidie
Recouvert par le bruit de l’orgue désaccordé
Et le sermon du prêtre
Qui prêche la non violence et la compréhension !

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commentaires

D
personnellement, je pense qu'il est extrêmement dangereux de généraliser ...........<br /> <br /> bisous<br /> dom
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N
C'est souvent dans les église à l'office du dimanche que les bancs sont remplie de ces si bon chrétiens ..<br /> Bon chrétiens dans l'église, pour l'église...<br /> Cela même qui oublient que dieu est amour et qu'il ne juge pas son prochain ..<br /> La bible a été écrite par l'homme et dieu qui l'a créé ??<br /> <br /> <br /> bises et bon dimanche <br /> <br /> Niko
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A
L'hypocrisie des Eglises... ne pas oublier qu'il ne faut pas confondre la religion et Dieu !
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