Bonjour a tous ceux et celles qui viennent lire mes petites histoires, juste pour information je ne publie qu'une histoire (ou autre) par semaine. A peu prés tous les dimanches.... Voila c'était juste pour information.... bonne lecture...
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Il regarda sa montre
Il était en retard.
Le temps parait toujours plus court
Quand on est pressé !
Alors, Paul commença à courir,
Bousculant au passage
Quelques passants nonchalants.
Il héla un taxi qui s'éloignait
Dans l'espoir incertain
Qu'il s'arrêterait.
Hélas !
Il partit avec sa lumière jaune.
Occupé !
L'autobus alors ?
Rapidement, il regarda les horaires,
Et n'y comprit rien.
Il abandonna.
Le métro ?
Trop de changements
Et y renonça.
La navette ne l'attendrait pas
Et il le savait.
Tout allait décidément de travers.
Il y a des jours comme ça !
Il ne manquait plus que la pluie
Et tout serait parfait !
Heureusement
Le soleil brillait,
Un peu trop même.
Des gouttes de sueur perlaient sur son front,
Certaines ruisselaient dans son dos.
Pas besoin de pluie,
Il était, de toute façon, trempé !
Etrange monde
Dans lequel il vivait.
La vieillesse n'avait plus court,
Les cimetières se dépeuplaient
Et les gens prenaient le temps de vivre.
Alors,
Pourquoi courrait-il ainsi ?
Ah ! Que la vie était belle et douce.
Dans le parc
Des enfants jouaient,
Des oisillons attendaient, impatients, leur becquée,
Des hommes et des femmes papotaient tranquillement
En regardant, distraitement, les enfants jouer.
Pour tous ces gens là,
Le temps n’avait vraiment aucune importance.
Sauf pour Paul !
Paul, qui courrait à perdre haleine.
Aujourd'hui,
C'était son anniversaire,
Il venait d'avoir 33 ans.
Il regarda encore sa montre
Il voyait ces minutes défilaient à toute vitesse.
Mais pourquoi donc,
Ces minutes devaient-elles ressembler à des secondes ?
"Saleté de temps" pensa t'il en lui-même !
Son cœur palpitait trop fort,
Ses muscles lui faisaient mal,
Il sentait venir le point de côté
Et son souffle trahissait le manque de sport.
L'air qu'il respirait
Lui brûlait la gorge.
Il avait soif.
Il pensa un instant
A la crise cardiaque,
Et un sourire se dessina sur sa face trempée.
Cela faisait des siècles
Qu'on ne mourait plus de ce mal.
La mort était devenue
Comme obsolète.
Il entendit sonner l'horloge de la gare.
16 heures.
La navette partait dans dix minutes,
Il n'aurait jamais le temps.
Pourtant,
Malgré ses douleurs,
Il accéléra le rythme.
Pour l'encourager
Un jeune de 20 ans
L'accompagna.
Il faisait son footing,
C'était, assurément, son chemin
Et, comme si de rien n'était,
Il lui prodigua quelques conseils.
Paul l'écouta,
Et commença à mieux courir.
L'autre sans le savoir
Lui donna des ailes.
Encore une rue à traverser
Et il serait enfin, arriver !
Paul remercia d'un rapide coup de tête,
Et de son meilleur sourire
Ce jeune et beau sportif.
Il arriva essoufflé devant l'imposant bâtiment.
La navette était, sûrement, encore là !
Un gardien barrait l'accès de l'entrée
En forme d'ogive.
Il regarda l'homme arriver
Et lui barra le passage.
Paul, abattu,
S'assit sur les marches.
Cela n'aurait servi à rien de protester
Ou de supplier,
Il était trop tard.
Dans deux minutes,
La navette partirait.
Et le temps de remplir les papiers,
Le temps d'embarquer
La navette pour le retour vers l'enfance
Serait partie.
Il s'assit un peu plus loin sur l'herbe,
Dans le jardin d'à côté
Et disparu sans douleur dans la terre.
Quelques secondes plus tard,
Une pensée ouvrait tranquillement ses pétales
A l'endroit même ou Paul décéda.
Une femme qui passa par-là,
Cueillit cette fleur si belle
En se disant
Que cela ferait joli
Au milieu de son salon !
