Et la lumière tomba sur la ville,
Ecrasant quatre à cinq personnes,
Aplatissant comme une crêpe
Une voiture jaune métallisée.
C'était ainsi,
Qu’à dix huit heures pétantes,
Tout le monde,
Toutes les voitures
Ne devaient plus être de sorties.
Lumière vengeresse,
Lumière impitoyable,
Sadique et meurtrière.
Nul ne savait pourquoi,
Mais la lumière tuait.
Et puis après,
Il fallait attendre une bonne heure
Pour pouvoir sortir et respirer.
Car la lumière ne faisait pas que de tuer,
Mais empêchait toute forme de vie
En raison de sa puissance.
La seule et unique solution
Etait qu'elle meure d'elle-même,
Comme une ampoule implosant !
Seuls,
Quelques inconscients
Qui sortaient en oubliant la règle
Se la rappelait sitôt sortis !
Pourtant,
La ville était agréable,
La vie paisible,
Et les soucis passagers.
Sourde menace.
Pourtant,
Dans ce village,
Une certaine torpeur,
Langueur même,
Nous envahissait.
Il faisait tellement bon y vivre !
Nous avions du mal à vouloir partir.
Un jour,
Avec des amis,
Nous avions voulus partir.
Et nous sommes partis.
Ailleurs,
Autre part.
Mais ailleurs,
Il n’y avait pas ce petit charme,
Ce petit quelque chose
De notre si cher village !
Alors nous sommes revenus.
Pourquoi quitter un chez-soi
Pour trouver ailleurs et à peu près
Les mêmes choses ?
Aujourd'hui,
Cela fera bientôt trente ans
Que la lumière existe !
Je regarde à travers les carreaux,
Il fait jour,
Plus rien n'est animé,
C'est une ville morte,
Morte comme tous ceux qui y vivaient !
Il est 17 H 45,
Et je crois bien que je vais
Sortir !