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31 janvier 2008 4 31 /01 /janvier /2008 13:22

Un jour quand je serai grand,
Je ferai quelque chose de bien.
Où je pourrais être, enfin, et je l'espère,
Fier de moi.
Fier de soi !
Mon dieu, quelle horreur !
La fierté,
Sentiment débile pour débiles.
Ce qui m'amène à dire
Que je ne ferais jamais rien de bien. Hé hé !
J'attends le retour de la vague.
Mais la mer est basse,
Si basse, si loin,
Qu'elle aura peine à remonter.
Alors je ne fais rien.
Assis en haut de la dune,
Face à la mer,
Au soleil qui se couche,
A la brise marine qui arrive,
Avec ses mouettes
Et les derniers humains
Profitant encore du dernier rai de soleil,
J'attends.
Tel l'anachorète au milieu de son étrange solitude.
Mais la vie passe,
Et dans ce monde,
Il y a des situations grotesques.
Tellement grotesques
Qu'on pourrait en pleurer.
Tout le monde le sait,
Mais personne n'a la franchise
De changer quoi que cela soit.
Un grain de sable s'est mis dans mon œil,
Ce bougre me fait mal.
Alors je pleure,
Pleure à gros bouillon,
A chaudes larmes,
Sans pour autant bouger.
A malin, malin et demi,
Il partira bien un jour ou l'autre.
De toute façon,
Moi, je m'en fous,
J'ai tout le temps !
Et puis,
Ce n’est pas si grave après tout.

De temps en temps,
Juste sur la ligne d'horizon,
Un chalutier passe.
Quand tout est calme,
Que le silence oppressant est là,
On peut entendre,
Le vrombissement des moteurs.
La nuit est là,
Je n'ai pas froid,
Le grain de sable est parti.
La lumière du phare apparaît,
Tranquille,
Minutée, régulière,
Elle passe et repasse
Indifférente à mes angoisses.
La mer est toujours loin,
Le phare, ne sert, en ce moment,
Qu'à peu de chose.
Mais les humains sont ainsi.
Conditionnés dans leurs petites habitudes
Ils ne veulent rien changer.
Le tableau est sombre,
Peu enclin à un meilleur.
C'est toujours pareil,
Toujours, toujours.

Cela fait des mois
Que j'attends maintenant.
Je ne mange plus,
Ne bois plus,
Je devrais déjà être mort,
Mais non,
Je vis encore
Et je n'ai pas changé,
Ni grossi,
Ni maigri,
Seule ma peau dore.
Même mes cheveux sont identiques
Aux premiers jours.
Parfois il ne faut pas chercher à comprendre.
Je vis, tout simplement,
Alors que je devrais être mort.
La mer n'est toujours pas remontée,
J'attends.
Les gens passent dans la journée,
Ils me regardent un instant,
Puis repartent
En se tapant l'index sur le front.
Ils pensent que je suis fou.
En fait, en ce moment,
Je suis la curiosité du coin.
Même la télé
Est apparue
Elle a filmé, parlé,
Essayé de m'interviewer,
Mais rien à faire.
Des mois que je ne parle plus,
Pourquoi maintenant, alors ?

Position du lotus,
Je ressens quelques picotements dans la jambe droite,
Oh ! Rien de grave,
Ce n'est pas la première fois.
Il suffit de ne plus y penser,
Et la douleur s'anesthésie toute seule.
Simple, mais efficace.
Je guette, j'épie,
J'attends le moment propice,
Le moment fatidique
Du retour de la vague.
Mais la vague tarde à venir.
C'est bête.
Parfois je m'ennuie à attendre ainsi.
Mais quelle importance,
De toute façon,
Personne ne m'attend,
Et les personnes qui me regardent
Font semblant
De s'occuper de moi.
Je le sais bien,
Ils se moquent totalement de moi.
Alors quelle importance ?

Je tue le temps, tout simplement.
J'ai trouvé de nouveaux jeux.
Par le soleil,
J'essaye de savoir l'heure.
Par les étoiles du soir,
J'essaye de deviner le temps du demain.
Mais le temps et la météo
M’importent peu.
Je tue le temps.
Oui, je sais,
Cela fait des mois que j'aurais du réagir,
Mais, dorénavant,
Pris dans un engrenage, voulu ou non,
Je suis bien obligé de faire avec.
La mer est toujours loin.
Mes yeux fatiguent parfois,
Mais cela passe si vite, que…
Un jour, j'ai cru que c'était fini,
Que la vague était revenue.
Le sourd et doux murmure de la mer
S'était fait entendre.
Déjà, je voyais les gens se baignaient,
Déjà, l'écume se reposait sur le sable mouillé,
Déjà des pâtés de sable,
Déjà, déjà,
Mais non,
Simples hallucinations.
Certains me prennent pour une déité.
En bas, de cette dune la plus haute,
il y a des offrandes, des dons,
Les cons !
Je ne suis qu'un pauvre humain !
Mais bon,
Je les laisse à leurs stupidités.
Je ne les aime pas,
Les déteste même,
Mais eux aussi, alors !?
Ils ont peur, c'est tout.
Il faut qu'ils croient à quelque chose,
A quelqu'un,
Sinon, ils se sentent seuls et démunis.
Les cons.
J'attends toujours.
Pourtant,
Je suis sûr,
Qu'il en faudrait peu
Pour que tout redevienne comme avant.
La mer est loin.
Cette plage ressemble maintenant
A un vaste désert.
De moins en moins de monde vient.
Même la télé m'a délaissé,
La "une" est finie.
J'ai fini par ennuyer.
La curiosité du coin
A fini par lasser.
Tant mieux.
Je me dis que parfois,
Il faudrait arrêter, cesser
Cette comédie grotesque et de mauvais goût.
Mais, il me reste
Dans un coin du cerveau,
Un espoir.
Minime et faible espoir
Que la mer revienne.
Mais le temps passe,
Inexorablement,
Et plus le temps passe,
Plus l'espoir diminue.
Et bientôt, tout sera trop tard,
La mer pourra faire ce qu'elle veut,
Je serais passé à autre chose,
Vers un autre univers
Et tant pis, et merde !
Le passé reste la passé,
Et le futur attend
Avec toutes ses joies,
Ses peines,
Ses espoirs,
Ses amours.

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commentaires

D
les souvenirs existent, n'en gardons que les meilleurs.......... et surtout aucun regret !!!<br /> <br /> et allons toujours de l'avant avec optimiste, quels que soient les obstacles ......<br /> <br /> bisous<br /> dom
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