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8 février 2008 5 08 /02 /février /2008 18:15

C’est le matin,
Très tôt dans le matin.
Des cartons poussiéreux
Jonchent le parvis de l’église et de ses portes.
Enveloppés dans des couvertures mitées
Des hommes crasseux
Sont entassés les uns sur les autres,
Ils dorment dans la poussière et le froid.
Nous sommes dimanche,
Le prêtre détourne son regard
Et passe par la petite porte en bois du derrière.
Sept heures du matin,
La messe est dans une heure,
Et les clochards ne se seront pas levés.
Ils bloquent l’entrée,
Et la messe ne pourra se faire.
Agenouillé devant son autel
Le prêtre prie,
Mais son seigneur cloué sur la croix
Souffre lui aussi.
Peut-être qu’un autre clou lui ferait plaisir,
Mais le prêtre ne peut le savoir,
Egoïste dans sa prière,
Il n’entend que son murmure
Qui se répercute de mur en murs.
Voila trente minutes qu’il prie,
Et le soleil entame sa course dans le ciel.
Puis le prêtre se lève,
Secoue ses jambes engourdies
Frotte ses genoux
Et ouvre les portes.
Ö miracle, elles se sont ouvertes !
Mais les clodos sont toujours là !
Les cloches automatiques
Entament leurs carillons
Et déjà sur le seuil,
Le prêtre effrayé regarde
Ses sœurs venir.
Alors le prêtre secoue un clochard
Qui, gêné par ses secousses,
Lève un œil embué de fatigue,
Grogne un instant puis jure.
Mais le prêtre en a assez,
Alors il lève sa robe,
Et « rangers » aux pieds
Tape de toutes ses forces
Comme un footballeur brutal
Tapant dans un ballon
Pour marquer son but
Les vieilles regardent effarées l’acte du prêtre
Et commencent leurs jacassements.
A coups de bottes,
A coups de matraques,
Les clochards dégoulinent le long des marches,
Atterrissent violement aux pieds des vieilles
Qui s’écartent en détournant leurs regards honteux.
A chaque pilier de l’entrée,
Un ou deux clochards se blottissent
Et continuent leur somme.
Maintenant plus personne ne viendra les déranger.
Alors le prêtre se retire
Essuie de son écharpe mauve
Le rouge sur le marbre,
Et marche en grand seigneur vers la chaire qui l’attend.
L’église se remplie par vagues ridées.
Puis les portes se referment,
L’église est pleine,
Pleine de chuchotis,
De mauvaises langues,
Et de perfidie
Recouvert par le bruit de l’orgue désaccordé
Et le sermon du prêtre
Qui prêche la non violence et la compréhension !

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4 février 2008 1 04 /02 /février /2008 17:32
Feu mon oncle
feue ma tante

feu mon grand père

feu mon frère

feu mon père

feue ma mère
feu sur tout le monde !


lol !!!

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31 janvier 2008 4 31 /01 /janvier /2008 13:22

Un jour quand je serai grand,
Je ferai quelque chose de bien.
Où je pourrais être, enfin, et je l'espère,
Fier de moi.
Fier de soi !
Mon dieu, quelle horreur !
La fierté,
Sentiment débile pour débiles.
Ce qui m'amène à dire
Que je ne ferais jamais rien de bien. Hé hé !
J'attends le retour de la vague.
Mais la mer est basse,
Si basse, si loin,
Qu'elle aura peine à remonter.
Alors je ne fais rien.
Assis en haut de la dune,
Face à la mer,
Au soleil qui se couche,
A la brise marine qui arrive,
Avec ses mouettes
Et les derniers humains
Profitant encore du dernier rai de soleil,
J'attends.
Tel l'anachorète au milieu de son étrange solitude.
Mais la vie passe,
Et dans ce monde,
Il y a des situations grotesques.
Tellement grotesques
Qu'on pourrait en pleurer.
Tout le monde le sait,
Mais personne n'a la franchise
De changer quoi que cela soit.
Un grain de sable s'est mis dans mon œil,
Ce bougre me fait mal.
Alors je pleure,
Pleure à gros bouillon,
A chaudes larmes,
Sans pour autant bouger.
A malin, malin et demi,
Il partira bien un jour ou l'autre.
De toute façon,
Moi, je m'en fous,
J'ai tout le temps !
Et puis,
Ce n’est pas si grave après tout.

De temps en temps,
Juste sur la ligne d'horizon,
Un chalutier passe.
Quand tout est calme,
Que le silence oppressant est là,
On peut entendre,
Le vrombissement des moteurs.
La nuit est là,
Je n'ai pas froid,
Le grain de sable est parti.
La lumière du phare apparaît,
Tranquille,
Minutée, régulière,
Elle passe et repasse
Indifférente à mes angoisses.
La mer est toujours loin,
Le phare, ne sert, en ce moment,
Qu'à peu de chose.
Mais les humains sont ainsi.
Conditionnés dans leurs petites habitudes
Ils ne veulent rien changer.
Le tableau est sombre,
Peu enclin à un meilleur.
C'est toujours pareil,
Toujours, toujours.

Cela fait des mois
Que j'attends maintenant.
Je ne mange plus,
Ne bois plus,
Je devrais déjà être mort,
Mais non,
Je vis encore
Et je n'ai pas changé,
Ni grossi,
Ni maigri,
Seule ma peau dore.
Même mes cheveux sont identiques
Aux premiers jours.
Parfois il ne faut pas chercher à comprendre.
Je vis, tout simplement,
Alors que je devrais être mort.
La mer n'est toujours pas remontée,
J'attends.
Les gens passent dans la journée,
Ils me regardent un instant,
Puis repartent
En se tapant l'index sur le front.
Ils pensent que je suis fou.
En fait, en ce moment,
Je suis la curiosité du coin.
Même la télé
Est apparue
Elle a filmé, parlé,
Essayé de m'interviewer,
Mais rien à faire.
Des mois que je ne parle plus,
Pourquoi maintenant, alors ?

Position du lotus,
Je ressens quelques picotements dans la jambe droite,
Oh ! Rien de grave,
Ce n'est pas la première fois.
Il suffit de ne plus y penser,
Et la douleur s'anesthésie toute seule.
Simple, mais efficace.
Je guette, j'épie,
J'attends le moment propice,
Le moment fatidique
Du retour de la vague.
Mais la vague tarde à venir.
C'est bête.
Parfois je m'ennuie à attendre ainsi.
Mais quelle importance,
De toute façon,
Personne ne m'attend,
Et les personnes qui me regardent
Font semblant
De s'occuper de moi.
Je le sais bien,
Ils se moquent totalement de moi.
Alors quelle importance ?

Je tue le temps, tout simplement.
J'ai trouvé de nouveaux jeux.
Par le soleil,
J'essaye de savoir l'heure.
Par les étoiles du soir,
J'essaye de deviner le temps du demain.
Mais le temps et la météo
M’importent peu.
Je tue le temps.
Oui, je sais,
Cela fait des mois que j'aurais du réagir,
Mais, dorénavant,
Pris dans un engrenage, voulu ou non,
Je suis bien obligé de faire avec.
La mer est toujours loin.
Mes yeux fatiguent parfois,
Mais cela passe si vite, que…
Un jour, j'ai cru que c'était fini,
Que la vague était revenue.
Le sourd et doux murmure de la mer
S'était fait entendre.
Déjà, je voyais les gens se baignaient,
Déjà, l'écume se reposait sur le sable mouillé,
Déjà des pâtés de sable,
Déjà, déjà,
Mais non,
Simples hallucinations.
Certains me prennent pour une déité.
En bas, de cette dune la plus haute,
il y a des offrandes, des dons,
Les cons !
Je ne suis qu'un pauvre humain !
Mais bon,
Je les laisse à leurs stupidités.
Je ne les aime pas,
Les déteste même,
Mais eux aussi, alors !?
Ils ont peur, c'est tout.
Il faut qu'ils croient à quelque chose,
A quelqu'un,
Sinon, ils se sentent seuls et démunis.
Les cons.
J'attends toujours.
Pourtant,
Je suis sûr,
Qu'il en faudrait peu
Pour que tout redevienne comme avant.
La mer est loin.
Cette plage ressemble maintenant
A un vaste désert.
De moins en moins de monde vient.
Même la télé m'a délaissé,
La "une" est finie.
J'ai fini par ennuyer.
La curiosité du coin
A fini par lasser.
Tant mieux.
Je me dis que parfois,
Il faudrait arrêter, cesser
Cette comédie grotesque et de mauvais goût.
Mais, il me reste
Dans un coin du cerveau,
Un espoir.
Minime et faible espoir
Que la mer revienne.
Mais le temps passe,
Inexorablement,
Et plus le temps passe,
Plus l'espoir diminue.
Et bientôt, tout sera trop tard,
La mer pourra faire ce qu'elle veut,
Je serais passé à autre chose,
Vers un autre univers
Et tant pis, et merde !
Le passé reste la passé,
Et le futur attend
Avec toutes ses joies,
Ses peines,
Ses espoirs,
Ses amours.

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27 janvier 2008 7 27 /01 /janvier /2008 14:19


 

J'ai entendu les balles
siffler à mon oreille.
J'ai vu la mort
s'acharner sur ces innocents.
J'ai senti l'âcre odeur
de la pourriture.
J'ai touché du bout des doigts
l'indicible,
pourtant,
de toutes ces atrocités
rien ne m'a plus ébranlé
que ta rupture !
Je t'aime...

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23 janvier 2008 3 23 /01 /janvier /2008 13:42


Tu sais, ça sent un peu comme chez les vieux
La citronnelle.
Cette odeur nostalgique, éloignant fourmis et insectes,
Un peu comme dans les armoires fermées trop longtemps,
Et qui s'ouvrent, usées par le temps,
Pour embaumer nos fragiles narines de ce vieux parfum d'antimites.
Ces vieillards, si beaux dans leurs rides, mais si encombrants !
Quand ils sortent le jour en ville
Ils laissent derrière leurs passages, cette odeur que l'on oublie guère
Cette odeur sénile et croupissante.
Un jour, un vieillard flageolant sur ses membres inférieurs
Est sortit de chez lui, pour rejoindre le petit club.
Sur un banc, pas loin de la porte du club
J'étais assis et regardais les oiseaux chanter.
Il a toqué, trois, quatre fois, je ne me rappelle plus bien
Et la porte s'est enfin ouverte
Laissant échapper cette odeur d'ennui et d'attente.
Cette odeur remplissait les alentours,
Et elle était tellement forte,
Tellement suffocante,
Tellement pauvre de vie
Que mon cœur s'est levé,
Et mes jambes m'ont alors abandonné.
Le petit vieillard n'a pas suffoqué,
N'a pas toussé,
N'eut aucun haut le cœur
Et est rentré dans ce temple de l'ennui et de la décrépitude.
Puis, il s'est assit sur une chaise en face d'un jeu d'échec
Ou l'attendait son partenaire.
De son bras long et fatigué,
Il prit la tour entre ses doigts usés
Et la regarda attentivement.
De petites meurtrières se devinaient du regard,
L'intérieur de la tour enfermait un homme accroupi, enchaîné au mur.
Dans le noir de la tour
Deux petits yeux scrutaient l'homme enchaîné,
Un minuscule rat savourait déjà son festin.
Il posa sa tour sur une case noire,
Et attendit, patiemment,
La riposte de son ami.
L'autre déplaça son cheval
Qui prit la tour !
Le vieillard,
Fou de son erreur,
Attrapa la reine et la lança dans l'œil de l’autre petit vieux.
Enfin de l'action, pensais-je !
Car,
Caché, comme un voleur, derrière un buisson
Je regardais par la fenêtre, les deux vieillards.
Sous la violence du choc,
L'autre renversa sa chaise
Et tomba sèchement sur le sol dur.
Tous les membres du club, regardaient impuissants
Les deux vieillards se battre, dans un corps à corps furieux.
L'un fouinant de ses doigts osseux l'oreille de l'autre,
Et l'autre écartelant les narines de son "copain".
Soudain dans le silence de la bataille muette
Un craquement sourd d'os parcouru la salle glacée.
Le vieillard était trop fragile,
Trop sec,
Trop vieux peut-être aussi.
L'autre se releva en regardant
Le corps inerte de son vieux copain.
Il gisait sur le carrelage froid,
Ses vertèbres cassées en mille morceaux,
Un nez écartelé,
Et ses yeux retournés dans leur globe oculaire.
Déjà,
Dans la rue grouillante de gens,
Des sirènes lancèrent leurs hurlements lugubres
Déjà,
La porte du club s'ouvrit,
Déjà,
L'odeur s'éparpillait dans la rue,
Déjà,
Les visages des flics devinrent livides,
Déjà,
La morgue arriva.
Et les petits vieux, témoins du drame
S'en allaient vers leur tanière.
La mort était rentrée
Et je revois encore,
La bataille de ces vieillards

Alors je ris,
Et je ris encore
Pensant qu'un jour
Nous deviendrons ces petits vieux séniles et débiles,
Se cassants comme des noix trop sèches
Se traînant dans la rue à la vitesse d'une enclume,
Se reposant tous les trois centimètres,
Ah ! Oui ! Laissez-moi rire
Laissez-moi mourir de rire !

Epilogue :

Puis des policiers sont venus,
Sont venus dans ma tanière
Car il paraît que je riais trop fort
Mais que pouvaient-ils bien faire
Face à ce cadavre qui se balançait
Dans le rocking-chair ?

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18 janvier 2008 5 18 /01 /janvier /2008 15:50

  Il entra dans ce sanctuaire
poussé par une force invisible
mu par un désir d'opiniâtreté
engendré par un désir secret et ardent
de connaître, enfin,
le fond de cette vérité.
Il s'attendait à voir, à trouver
des choses merveilleuses,
fantastiques, irréelles,
comme fantasmagoriques,
mais rien de tout cela.
Il s'imagina
a retrouver des visions,
des lumières intenses,
des fluides d'énergies cosmiques,
placentaires filigranés d'or,
des êtres translucides
se déplaçant dans les airs,
en laissant traîner derrière leurs passages
des bribes d'évanescences,
qui lui aurait traversé le corps
en lui montrant,
lui racontant
tous les secrets de la vie,
de la mort,
de l'amour.
Mais seul,
trônait au milieu
de la pièce,
un lit !
Ce sanctuaire
n'était autre qu'une chambre
dénuée d'artifices.
Un lit sommaire,
un matelas de qualité
et des pétales de fleurs
comme tapis de sol.
Etrange arène
où les combats
ne sont qu'étreintes d'amours,
de passions,
de frénésies des sens,
de tristesse et de frustrations mêlées.
Alors il s'allongea sur ce lit.
La fluorescence des murs
donnait à ce lieu,
l'impression d'un ailleurs.
Il se laissa aller,
se retrouva nu,
et sa peau parcourue de frissons.
Comme ligoté mais sans attaches,
son corps restait muet
aux ordres des mouvements.
Seules ses paupières clignèrent,
et, curieusement,
il se sentit léger,
si léger
qu'il avait l'impression
de flotter dans les airs.
Ce qu'il faisait réellement, d'ailleurs !
Attaché comme à une croix,
il se représentait la scène
d'un Christ crucifié.
Son sexe mou reposait sur ses couilles.
Puis, il sentit un faible courant d'air,
frémissement de la peau,
poils qui se lèvent,
et une douce sensation de bien-être
l'envahit.
Et là,
il sentit une présence,
une chose.
Pareille à des mains,
une force glaciale
étreignit ses chevilles
et les écarta brusquement.
L'image du Christ s'effaça
pour laisser place
à celle de l'esclave
menotté sur la croix de St André.
Il résista de toutes ses forces,
mais cette chose était la plus forte,
plus puissante.
Il ne pu résister longtemps
et sentit glisser le long de ses jambes
quelque chose de grand.
Rien n'était vraiment précis.
Ils étaient peut-être des milliers
regroupés en un seul être.
C'était comme des petits tentacules
qui grouillaient entre ses cuisses.
Doucement, cela se rapprochait
de son cul.
Il se fit tripoter, malaxer,
lécher, englué d'un liquide inodore
froid et gluant.
Puis, il sentit son cul s'ouvrir,
cette chose rentrait en lui.
Il voulu crier
mais aucuns sons ne sorti.
Son trou s'ouvrait
en laissant entrer
cet être.
La douleur fit place à une douce sensation
de chaleur.
Il ne ressentait plus rien sur sa peau,
plus de picotements,
plus de léchages,
de tripotages.
Seul, cet espèce de gel gluant
lui recouvrait le corps.
Par contre, tout se passait maintenant
à l'intérieur de son corps.
Il irradiait maintenant de l'intérieur.
Son corps vibrait,
ses muqueuses frissonnaient,
cette chose était maintenant
entièrement en lui.
Dans son cul, ses intestins,
son ventre, ses veines,
ses jambes, ses bras,
son sexe, son coeur, sa tête.
Et de tous ses orifices,
nez, oreilles, cul, sexe, bouche
jaillissait une lumière chaude et douce.
Sa queue avait gonflé
une érection proéminente,
mais tous ses muscles étaient bandés,
comme tétanisés.
Il n'avait plus la maîtrise de son corps,
pourtant il sentait le froid du gel
qui l'entourait.
Cette chaleur étrange dans son corps
accompagnés par tous ces picotements.
Il se sentait bien,
bizarrement bien.
C'était comme être enfermé
dans un immense aquarium
rempli de milles pattes
qui couraient sur sa peau.
Il aurait voulu que ça dure encore
des heures et des heures.
Puis, il vit le plafond tourner,
pivoter sur lui-même.
Il bougeait dans l'espace
sans s'en rendre compte,
il tourna, tourna, tourna,
a ne plus savoir
où il était,
qui il était.
Enfin, il redescendit sur le lit.
Il ne bougea pas,
ne fit plus aucuns mouvements.
Vidé de son énergie,
de son essence vitale,
il regarda son corps,
son squelette gisant sur le lit.
Il était devenu un
avec cette anti-matière.
Ils étaient des milliards en un seul.

Dans ce long moment d'extase,
il avait tout compris,
tout vu, tout appris,
éludé tous les secrets de l'univers,
mais maintenant il n'en avait que cure,
il lui fallait juste maintenant
qu'ils se reposent un peu.
Et se repaître d'un autre corps.

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14 janvier 2008 1 14 /01 /janvier /2008 13:41
Pierre le regarda.
Caché derrière son arbre
il observait son ami.
Cet ami qu'il vénérait comme un dieu,
cet ami qui le troublait
dans sa plus petite intimité.

Il venait d'avoir tout juste seize ans,
et se sentait seul au monde.
comment aurait-il pu savoir
qu'autour de lui,
d'autres garçons éprouvaient les mêmes sentiments ?
il se sentait si moche au fond de son être.
Seize ans.
Prisonnier d'un désir
qu'il ne comprenait pas.
Prisonnier d'une habitude quotidienne
qui lui procurait
autant de plaisirs que de frustrations.
Son corps réclamait,
et il obéissait machinalement
a cette demande.
Il avait si peur que l'on découvre son terrible secret
qu'il s'était isolé.
Après les cours d'éducation physique et sportive,
il ne prenait pas de douche avec les autres,
peur de se mêler avec ses camarades de classe,
peur d'avoir une de ses érections habituelles
à la vue de tous ces corps nus,
peur de n'être pas à la hauteur,
peur, enfin, que l'on se moque de lui.

Pourtant,
il n'y eut qu'un garçon
qui lui offrit son amitié.
Eric était ainsi,
il se moquait des autres,
de ce fameux quand dira t-on.
Il était ainsi,
beau, aisé et savait se faire aimer.
un meneur, en quelque sorte !
Et il prit sous son aile protectrice
ce garçon si différent des autres.
Eric avait pour devise
que chaque être,
si étrange qu'il fut
pouvait lui apporter quelque chose.

Pierre accepta cette amitié
tout en se demandant pourquoi !
Et Pierre était tombé amoureux.
il l'observait,
il ne pensait qu'à lui,
quand il mangeait, buvait, lisait, jouait,
se caressait, pissait, jouissait,
Eric était toujours dans ses pensées.
Il suffisait qu'Eric le touche,
même accidentellement,
pour que le sexe de Pierre gonfle.

C'est pourquoi
qu'il prit une décision.
Il suivrait Eric
et déciderait, quand il serait seul,
de tout lui dire.
Mais Eric n'était jamais vraiment seul.
Alors,
caché derrière son arbre
il attendit le bon moment.
Cette fille qui lui tenait la main
finirait bien par partir.
Il n'en pouvait en être autrement !
Ils étaient allongés dans l'herbe,
jouant au jeu des nuages,
ils riaient.
Puis la fille roula vers Eric,
et le chevaucha.
Il sentait contre son torse,
sa poitrine douce et ferme.
Son souffle chaud
et le parfum sucré de son rouge à lèvres.
Ses longs cheveux cachaient ses yeux,
d'un geste tendre,
Eric les déplaça.
Il vit le regard lumineux et vert
qui semblait l'inviter à l'embrasser.
Elle posa ses lèvres contre les siennes.
Pierre rumina
et des larmes montèrent subitement.
Sensation d'abandon et de trahison.
A ce moment,
il aurait voulu être cette blonde
ou avoir un fusil
pour l'éliminer de son chemin.

Après quelques heures,
la fille,
s'en alla.
Eric se retrouva, enfin, seul.
Quelque chose n'allait pas,
il se sentait mal,
son slip était mouillé,
poisseux, visqueux.
il avait joui sans même s'en apercevoir.
il se leva,
retira le chemise de son pantalon,
laissant pendre les pans du tissu,
cachant ainsi la tâche traitresse !
C'est alors qu'il vit Pierre s'avancer vers lui.
Il lui souri
et marcha vers lui.
Les deux garçons se serrèrent la main
et partirent vers la même direction.
L'un avec les yeux gonflés et chargés de larmes
l'autre avec son sexe englué dans son sperme.
Après quelques mètres, Pierre se posta devant lui,
arrêtant net la marche,
il regarda ses pieds,
pleura,
et sortit d'un seul trait,
sa souffrance, son amour, ses sentiments,
sa peine, sa détresse, et sa honte.
Eric l'écouta en silence, abasourdi.
Il lui mit sa main sur l'épaule, et l'attira vers lui.
Il le serra tout contre lui.
Pierra banda.
Eric le sentit,
et pourtant,
ils restèrent ainsi, enlacés.

Et Pierre, tout comme Eric,
jouit.
Eric sentit cette jouissance subite.
Il le regarda et explosa de rire.

Evidement,
Pierre ne comprit pas,
et crut qu'il se moquât de lui.
Il le poussa violemment
et couru le plus vite possible loin de lui.
Eric se releva,
et le rattrapa facilement.
Il le plaqua sur l'herbe,
et leurs corps roulèrent ensembles.
Eric tenait Pierre,
ses mains emprisonnaient ses poignets,
et son corps pesait contre cet autre corps.
Eric le regarda dans les yeux,
une goutte de sueur tomba de son front,
Pierre ferma les yeux
et sentit sur sa bouche
deux lèvres qui se posaient.

Eric l'embrassa lentement, tendrement,
comme amoureusement,
en lui souhaitant un bon anniversaire.

Il venait tout juste d'avoir seize ans !!!!
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10 janvier 2008 4 10 /01 /janvier /2008 14:20
Comme à son accoutumée
Jacques attendait son ami.
Le diner était prêt,
la maison propre,
et une envie irrépréhensible
de faire l'amour avec Gilles le taraudait.
Cet amour passionné et fou
pouvait cacher quelques sournoiseries
mais non !
Gilles était l'homme de sa vie,
une sorte de prince inespéré !
Il aimait tout en lui,
ses imperfections comme ses qualités
et cela faisait trois ans que cela durait.

Le plat mijotait tranquillement sur la gazinière,
les bougies doucement se consumaient sur la table,
elles rendaient une ambiance chaude et agréable
dans une salle à manger harmonieusement décorée.
Simplement vêtu d'un boxer
Jacques attendait sur le sofa
tout en s'imaginant une scène d'amour.
Il entendit enfin, la clé dans la serrure.
Gilles rentrait.
Jacques retint son souffle,
et ne bougea plus.
L'érection trahissait son envie grandissante.
Gilles défit le nœud de sa cravate,
posa son porte serviette dans le couloir,
se dirigea vers la lumière vacillante
de la salle à manger
et se campa au chambranle de la porte.
Jacques le regarda,
lui sourit
et l'invita à s'assoir prés de lui.

A son tour,
Gilles le regarda,
mit les mains dans ses poches,
voyait bien l'envie de son ami,
mais
préféra rester debout, raide.
Comme pour faire durer ce plaisir,
comme pour lui dire "c'est moi le maitre
celui qui dirige,
tu es à moi,
à ma merci,
et nous ferons l'amour quand je le voudrais !"
Jacques aimait bien ce rapport
dominant/dominé
sans pour autant verser dans un sadomasochisme
pur et dur !
Il l'aimait tant !
Les mains de son compagnon
bougeaient dans les poches de son pantalon,
Jacques s'imagina qu'il commençait à se toucher,
à s'exciter pour mieux exciter son ami.
Il était si sexe dans son complet noir !
Jacques se consumait littéralement d'amour
pour ce jeune homme si, absolument,
imparfait !
Enfin,
Gilles ouvrit la bouche,
s'humecta les lèvres de sa langue,
prit une inspiration,
sortit de la poche de son pantalon
une cigarette
et l'alluma.

Au matin
alors qu'il n'avait pas dormi de la nuit,
les paroles de Gilles résonnaient encore dans sa tête :
Adieu,
je te quitte
et je m'en vais tout de suite.

Il était parti
aussi vite qu'il était entré.
Il avait prit quelques affaires rapidement
et s'était enfui comme un voleur,
sans aucune autres explications.
Jacques n'avait pas réalisé,
il l'avait regardé prendre quelques vêtements,
l'avait suivit dans toutes les pièces,
avec sa queue gonflée de désirs,
sans comprendre ce qu'il se passait réellement.

Toute la nuit,
il avait pleuré,
il s'était maudit,
se trouvant milles défauts, minable,
dépourvu de toutes beauté
et se sentait, maintenant, une véritable merde.
Bien sur,
Dans son délire
Gilles avait eu raison de partir,
il lui trouva un milliers d'excuses
et se demanda
comment il avait pu tenir trois ans avec lui ?
évidement, il n'y croyait pas,
il s'attendait au retour de Gilles,
que la clé tournerait encore dans la serrure,
que ses pas résonneraient encore dans le couloir,
le son du briquet,
l'âcre odeur du tabac mêlée a celle de son parfum,
mais rien ne se produisit.

Il attendit et attendit.
Des semaines,
des mois,
et pendant tout ce temps
il avait pleuré,
ne pouvant se remettre de cette rupture.
Ce matin encore
il se rendit à son stupide travail,
la mort dans l'âme.

Comme à son habitude il marchait la tête baissée,
ravalant ses pleurs
perdu dans ses ombres pensées.
Il n'avait pas remarqué
le ciel s'assombrir,
les voitures, toutes arrêtées,
les regards des passants tournés vers ce ciel si noir,
les gens qui courraient maintenant dans tous les sens,
les fumées des incendies,
les enfants qui pleuraient,
les cris des femmes,
les sirènes hurlantes
et surtout les rayons verts qui s'abattaient sur la ville.

Non !
Il ne remarqua rien de tout cela,
absorbé dans son malheur,
perdu dans son chagrin,
croyant toujours à un éventuel retour.

Non !
Il ne remarqua pas,
les soucoupes volantes
qui envahissaient le ciel
et tuaient tout ce qui vivait.
Et,
il ne remarqua encore moins
le rayon vert
qui le traversa de part en part
en le réduisant en poussières !

Sur ce, à vous tous qui me lisez, à ceux et celles que je connais ou que je ne connais pas, je vous souhaite à tous une bonne et merveilleuse année 2008 !!!!
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